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dimanche 15 mars 2009

L’Aven Mazia -III- Le chantage

[Au même instant, dans les ruelles impopulaires de Turon]

L’homme est de taille moyenne, discret et observateur. Il est vêtu d’un manteau noir et miteux, à l’image des habitants de cette ruelle. Il erre innocemment, inspecte, ne se formalise pas pour une évidence mais s’arrête sur les détails. Il n’est pas l’ami de la royauté, ni même de l’Assemblée des Sages, qui est censée endiguer l’abus de pouvoir en Astrée.

Il progresse dans cette rue bien animée, mais malfamée. Ici, les marchands sont, pour la plupart, des trafiquants, exhibant des produits défiants toutes les concurrences, mais non taxés par la royauté. A l’occasion, une escouade royale fait un détour dans ces ruelles, mais c’est bien souvent pour en ressortir bredouille ou se faire huer violemment. La monarchie s’installe là où les revendications sont facilement matées. Les proies plus délicates à gérer sont, quant à elles, exposées aux frictions internes, sans que rien de constructif n’en sorte.

Il est donc venu ici, comme à l’accoutumée, pour recueillir toutes informations susceptibles d’intéresser son gouverneur : de l’éventuelle opportunité de renverser le pouvoir, aux moindres faits et gestes de l’élite royale. Il tourne sur la petite place adjacente à la ruelle, se faufile puis s’arrête à l’ombre d’une voûte.
De l’autre côté, à l’entrée d’un troquet, un ivrogne cherche à récupérer sa bouteille. L’aubergiste sort, en menaçant l’individu à l’aide d’une fourche, et crie haro sur lui :


« Ca fait d’ja trois fois qu’tu viens sans l’sou !!! trois fois qu’tu m’dis qu’t’a des sous !! Trois fois d’trop qu’j’ai envie d’te piquer l’cul !!! Dégage d’chez moi !!! »

L’ivrogne vacille sur une jambe et menace le tenant du commerce de l’index, sans prendre ombrage du fait que la fourche est à deux doigts de son crâne :

« gaffe !!! J’suis pas dla rigole …hip… j’connais beaucoup d’monde moi hein !! …hip »

Puis soudainement, mais avec souplesse, il s’effondre au sol, complètement ivre. L’espion détourne son attention de la scène.
Un peu plus près, et sous l’un des porches bordant la place, deux autres individus semblent traiter du sujet, qui tient à cœur de nombre de manants : l’incapacité du roi à gouverner et son goût prononcé pour une opulence sans limite. Et enfin, juste à côté de lui, deux enfants, d’une dizaine d’années, semblent s’échanger leurs exploits :


« Et ben moi, j’ai d’jà monté sur l’armurerie d’Turon ! »
« C’est nul, c’est pas dur hein… moi, j’ai un ami qui y’a été en’dans et il a piqué des choses ! »
« Oué mais, si tu prends les amis c’est trop facile hein… dans c’cas, moi j’ai une amie qui pense la nuit… »

Alors que l’homme allait déserter les lieux, le dernier trophée du gamin retient son attention : « Moi, j’ai une amie qui pense la nuit ». L’espion fait alors demi-tour, avance doucement près du garçon et s’accroupit pour être à sa hauteur. Les deux enfants se taisent soudainement, observant avec de gros yeux leur interlocuteur :

« Tu as une amie qui pense la nuit dis-tu ? »

Le garçon balbutie un instant. Sous sa capuche noire, l’individu laisse apparaître un visage effrayant. Il se ressaisit :

« Vi M’sieur… ma meilleure amie, bah elle voit des choses quand elle dort… »

Un peu rassuré de voir l’homme sourire à sa réponse, il continue :

« C’est amusant, t’es l’deuxième monsieur qui m’demande »

L’espion hausse un sourcil, un peu inquiet :

« Le deuxième ?... Saurais-tu me décrire ce monsieur et ton amie ? »

« Bah l’msieur, il était vieux et ridé…très gentil aussi. L’avait une canne et un sac autour du cou…Il parlait vachement bien !!! Pi mon amie… j’sais pas… j’veux pas trop en parler… »

L’homme passe la main à l’intérieur de sa veste et en retire trois écus d’or. Ce n’est certes pas une information conventionnelle, mais celle-ci intéresserait bien plus son maître que n’importe quelle autre nouvelle… Il tend les pièces à l’enfant tout en affichant un sourire complice :

« Ces pièces sont à toi si tu viens dire à mon maître ce que tu sais sur elle …»

Bouche bée, l’enfant regarde à tour de rôle ces pièces, puis l’individu. Certes l’homme est vilain, et divulguer des informations concernant sa meilleure amie ne le rassure pas, mais d’un autre côté, avec trois écus d’or, il pourrait vivre sereinement plusieurs semaines durant : une aubaine !

Le garçon n’hésite pas davantage, puis, dans le même temps qu’il prend les pièces, il lui répond :


« d’accord m’sieur, j’te dirai ! Mon nom à moi, c’est Théonis ! »

6 commentaires:

Karine a dit…

Tres chouette, meme si 1 ou 2 trucs me genent dans la comprehension (jamais contente la fille :s)
gros bisous

menfin a dit…

ça me plait ton histoire....

Unknown a dit…

La suite... La suite
bisous

Lalwende a dit…

clap clap!!!
T'es condamné à continuer ton histoire :)

Serge a dit…

Pas trop suivi, :( , mais c'est bien écrit.

Renaud a dit…

Karine, merci! Les petites incompréhensions sont réglées!
Merci beaucoup pour vos encouragements!